La quiétude de Khemmarat

Khemmarat est une bourgade au nord de la province d’Ubon Ratchathani. Elle borde le fleuve Mékong qui sépare la Thaïlande et le Laos.

Par la présence du majestueux Mékong, ses maisons en bois et ses allées fleuries, Khemmarat est un îlot d’authenticité et de sérénité. Il y règne comme un air de printemps perpétuel.

La commune ressemble un peu à Chiang Khan, dans la province de Loei, mais en plus petit et moins touristique, bien que cette activité semble s’éveiller lentement, essentiellement à destination des Thaïlandais.

Pour information, Khemmarat était autrefois un centre administratif important et avait même le statut de ville. Au XIXe siècle, elle était connue sous le nom de Khemmarat Thani (เขมราษฎร์ธานี).

Khemmarat se trouve au nord de la province d’Ubon Ratchathani.

Mais alors, que faut-il faire ou voir à Khemmarat ?

Rien de spécial justement, si ce n’est profiter de l’atmosphère, se restaurer des bons plats de l’Isan en contemplant le fleuve ou partager quelques moments avec les habitants et leur bienveillance légendaire.

L’atout charme de Khemmarat se porte vers sa rue principale délimitée par des maisons en bois. Le samedi soir, elle devient piétonne.

L’artisanat local et les mets de l’Isan prennent alors leurs aises sur la rue ou dans les habitations. Bon à savoir, une des spécialités locales est la soie.

Si vous avez de la chance, vous assisterez peut-être à une parade nocturne réalisée par des danseuses.

Khemmarat
Rue principale de Khemmarat
Petit musée local

Si Khemmarat respire la tranquillité, au cours de l’année, le village s’anime régulièrement.

Il y a bien sûr les multiples célébrations bouddhiques, les fêtes du nouvel thaï en avril, les courses de bateaux par équipe, généralement en octobre, ou encore la procession de char surmontés de magnifiques œuvres réalisées en cire, une spécialité de la province d’Ubon Ratchathani.

Temples au centre

Khemmarat accueille quelques monastères bouddhistes, dont le Wat Chaiyaphum Karam (วัดชัยภูมิการาม) et son Ubosot de style isan, ou encore le Wat Nuea (วัดเหนือ เขมราฐ) et son bouddha allongé.

Wat Chaiyaphum Karam
Ubosot du Wat Chaiyaphum Karam
Bouddha allongé du Wat Nuea

Le lieu de culte le plus significatif de tous est le Wat Pho (วัดโพธิ์), en plein centre.

L’organisation de ce monastère est relativement classique, avec un bouddha imposant à l’extérieur, un Ubosot moderne, puis un Viharn placé perpendiculairement.

Ce dernier est l’édifice le plus important du Wat Pho car il abrite le bouddha le plus sacré à Khemmarat, le Khu Ban Khu Muang (คู่บ้านคู่เมือง​). Il est nommé Phra Chao Yai Ong Saen (พระเจ้าใหญ่องค์แสน).

Il est représenté effectuant la bhûmisparsha-mudrā, soit le geste de la prise de la Terre à témoin, Pang Marawichai en thaïlandais (ปางมารวิชัย). 

Près du fleuve, un Naga, l’esprits des eaux, fait face au cours d’eau, celui du Wat Pho faisant corps avec l’arbre qui le surplombe.

Wat Pho Khemmarat
Phra Chao Yai Ong Saen (พระเจ้าใหญ่องค์แสน)
Naga près du fleuve

Aux alentours de Khemmarat

Au Wat Pho, il y a donc le bouddha sacré Phra Chao Yai Ong Saen. À quelques kilomètres de Khemmarat, je vous invite à aller découvrir celui du Wat Oup Mung (วัดอูบมุง), au cœur d’un village typique.

Il est renommé pour la même raison que le Wat Pho : son petit bouddha historique. Il est ici nommé Phra Chao Yai Ong Mun (พระเจ้าใหญ่องค์หมื่น).

En partant dans la direction opposée, vers l’est, vous apercevez un étrange stupa doré.

Il appartient au Wat Bung Khi Lek (วัดบุ่งขี้เหล็ก). À l’ombre de ce monument s’aligne quelques dizaines de bouddhas blancs, une disposition photogénique à souhait.

Wat Bung Khi Lek
Stupa du Wat Bung Khi Lek

Dans la même direction, quelques kilomètres plus loin, la rive du Mékong forme une plage de sable.

Cet endroit pittoresque se nomme Hat Sai Sung (หาดทรายสูง), ce qui peut se traduire par plage de sable haute.

Temple transfrontalier

Le monastère le plus intéressant dans la région est le Wat Pak Saeng (วัดปากแซง). Il est aussi connu sous le nom de Wat Phra To (วัดพระโต).

Outre sa situation idyllique en bordure du Mékong, il accueille le bouddha le plus sacré de la région.

Il est révéré aussi bien par les Thaïlandais que les Laotiens.

Bouddha sacré du Wat Pak Saeng

Sur la route de Kong Chiam

Si vous effectuez un road trip, je vous invite à poursuivre vers Kong Chiam, une localité faisant corps avec le Mékong et la rivière Mun.

On y trouve plusieurs temples intéressants, notamment le Wat Tham Khuha Sawan (วัดถ้ำคูหาสวรรค์) ou le Wat Tham Heo Sin Chai (วัดถ้ำเหวสินธุ์ชัย).

Sur le chemin de Kong Chiam, faites un arrêt à Sam Phan Bok (สามพันโบก) pour une curiosité naturelle.

À force de ses allées et venues, le lit du fleuve a creusé des trous par centaines que l’on peut observer à la saison sèche.

Quelques dizaines de kilomètres plus loin, le parc national de Pha Taem (ผาแต้ม) se découvre pour ses cascades, ses formations géologiques biscornues et ses peintures rupestres.

Pour terminer, si vous êtes intrépide, je recommande le détour vers un coup de cœur, le Wat Suan Hin Pha Nang Khoi (วัดสวนหินผานางคอย), un monastère loin de tout dominant le Mékong.

Vue sur le Mékong depuis le Wat Suan Hin Pha Nang Khoi
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