Wat Ratchathiwat วัดราชาธิวาส
Temple de second rang royal, le Wat Ratchathiwat Ratchaworawihan (วัดราชาธิวาสราชวรวิหาร) est situé en bordure du fleuve Chao Phraya, à Bangkok. On accède à ce monastère par la rue numéro 9 du boulevard Samsen.
Bien différent d’autres temples de la capitale, le Wat Ratchathiwat est un lieu paisible où la nature trouve toute sa place.
En se promenant entre les arbres, on arrive à l’embarcadère offrant une vue dégagée sur le fleuve. Près du cours d’eau, observez avec attention la Sala Kan Parian en teck. Elle fut rénovée dans les dernières années.
La marque de Rama IV
Le Wat Ratchathiwat tracerait ses origines avant même l’instauration du Royaume d’Ayutthaya. Il fut remis en état à la fin du XVIIIe siècle mais c’est par l’impulsion du roi Mongkut (Rama IV) qu’il doit son importance religieuse.
Son nom actuel peut se traduire par temple où le roi réside car Mongkut y séjourna au XIXe siècle avant de remplir son rôle de souverain.
Le Wat Ratchathiwat fut aussi le premier temple de la forêt affilié au l’ordre monastique Thammayut Nikaya, instigué par ce même monarque.
Signe de l’importance du lieu, un musée en l’honneur du roi Mongkut (King-Rama IV Memorial Museum) et le centre de protection du Bouddhisme de Thaïlande sont situés dans l’enceinte du monastère.
Art venu d’Italie
Architecturalement parlant, l’Ubosot se distingue par un style néo-khmer. L’intérieur surprend en revanche par ses influences européennes, au niveau des ornements et des peintures murales.
Elles dépeignent l’histoire du prince Vessantara (พระเวสสันดรชาดก), c’est-à-dire la dernière existence du Bouddha avant de renaitre en tant que Siddhartha Gautama et devenir le Bouddha.
Réalisées en grand format, ces peintures sont le fruit du travail du peintre italien Carlo Rigoli. Au début du XXe siècle, plusieurs artistes italiens sont venus exercés leur talent en terre siamoise, le plus connu étant Corrado Ferroci, devenu Silpa Bhirasri (ศิลป์ พีระศรี) après avoir été naturalisé thaïlandais.
Sur cette période où l’art italien était florissant à Bangkok, je vous renvoies vers un article du duo Alain et Bernard, à consulter en cliquant ici.
Réplique célèbre
De taille modeste, le bouddha principal est de style Rattanakosin. Il est religieusement nommé Phra Sam Phuttha Phani (พระสัมพุทธพรรณี (จำลอง)).
Bien qu’ayant une importance significative, Phra Sam Phuttha Phani s’avère une réplique (Chamlong – จำลอง). Pour découvrir l’original, rendez-vous dans l’Ubosot du Wat Phra Kaeo (วัดพระแก้ว) car il est installé en dessous du fameux Bouddha d’émeraude !
Art khmer
Le stupa d’un blanc immaculé est positionné dans le prolongement de l’Ubosot. Il est protégé symboliquement sur sa base par des lions mythologiques au style néo-khmer assumé.
Au nord du complexe, près des habitations des moines, un pavillon abrite un bouddha nommé Luang Po Nak (หลวงพ่อนาค).
Ce bouddha en pierre de style Lopburi date à priori de l’époque où l’art khmer exerçait encore une influence dans les plaines centrales, il y a six ou sept siècles.
Comme souvent pour les bouddhas influencés par l’art khmer en Thaïlande, plus particulièrement le style Bayon, il est représenté en position de méditation et enveloppé par le corps du Naga Mucalinda.
Coordonnées GPS : N 13°46’31 E100°30’16