Wat Pa Phurithatta Thirawat วัดป่าภูริทัตตถิราวาส
Au centre-ville de Sakon Nakhon, le Wat Pa Sutthawat (วัดป่าสุทธาวาส) a dédié un musée au moine Luang Pu Man (หลวงปู่มั่น ; 1870 – 1949).
Dans la même province mais en rase campagne, le Wat Pa Phurithatta Thirawat consacre quant à lui un impressionnant stupa à ce moine illustre de la tradition de la forêt.
La structure reliquaire faisant office aussi de musée est nommée Phra Maha Chedi Phiphitaphan Luang Pu Man Phurithatto – พระมหาเจดีย์พิพิธภัณฑ์หลวงปู่มั่น ภูริทัตโต)
Le moine de la forêt
Luang Pu Man est considéré comme un saint bouddhiste, un arhant.
Si ses enseignements et sa mémoire sont respectés dans tout le royaume, la province de Sakon Nakhon lui voue un hommage particulier car c’est là qu’il termina sa vie.
Luang Pu Man a ainsi séjourné au Wat Pa Phurithatta Thirawat, mais avant que le lieu ne devienne officiellement un monastère. Le début du nom du Wat est d’ailleurs une référence à son nom : Phurithatta = Luang Pu Man Phurithatto.
La preuve de son passage est sa Kuti (กุฏิ), c’est-à-dire sa maisonnette d’habitation. Elle fut préservée au cœur de la nature. Faisant office de sanctuaire, elle est classé monument historique.
Stupa flamboyant
Le stupa-musée est excentré de la zone forestière.
Achevé en 2016, il est impressionnant par son envergure et sa couleur dorée. Il contraste en tout point avec le paysage monotone des rizières et des villages environnants.
Sur trois côtés, il est délimité par un mur d’enceinte entourant le Chedi en tant que tel.
Sur l’autel central, l’effigie dorée de Luang Pu Man précède ses reliques, tandis que sur les murs, des peintures hagiographiques évoquent son parcours, entre monastère et vie en accord avec la nature.
De l’errance au luxe
Ce qui est frappant avec ce stupa-musée est le contraste qu’il oppose avec le mode de vie des moines pratiquant le Dhutanga (ธุดงค์), un ensemble de pratique ascétique.
Luang Pu Man voyagea de longues années en Thaïlande et dans les pays avoisinants, vivant et méditant dans la forêt ou dans une grotte, comme au Wat Tham Sarika (วัดถ้ำสาริกา), dans la province de Nakhon Nayok.
Son existence fut pauvre matériellement mais riche spirituellement parlant. Sa vie fut frugale et exigeante.
À l’inverse, ce Chedi-musée est grandiose et luxueux, à l’image de la statue dorée.
Si cette observation se focalise sur ce Chedi et sur Luang Pu Man, elle peut être étendu à d’autres stupas en l’honneur de moines de la tradition de la forêt.
Vous en retrouverez quelques-uns en cliquant ici, ou bien en consultant le mot-clé stupa-musée sous la carte ci-dessous.
Par ailleurs, si le sujet des stupas-musée vous intéresse, je vous invite à consulter un chapitre écrit sur le sujet par Louis Gabaude, un spécialiste émérite du bouddhisme thaï.
Voici les références de son texte : Louis Gabaude, « A new phenomenon in thai monasteries : the Stūpa-Museum », in The Buddhist monastery : a cross-cultural survey, Edited by Pierre Pichard and François Lagirarde, Paris, Ecole française d’Extrême-Orient, 2003, pp. 169-186.
Coordonnées GPS : N 17°11’54 E103°48’48