Wat Phumin วัดภูมินทร์
Le Wat Phumin est le plus beau temple de la ville de Nan. Ses origines remontent au XVIe siècle, lorsque Nan était une cité fortifiée.
Le panneau informatif précise qu’il fut construit en 1596 par un souverain local, Chao Chetbut Phrom Min (เจ้าเจตบุตรพรหมมินทร์). À l’origine, le Wat Phumin était nommé en son honneur : Wat Phrom Min (วัดพรหมมินทร์).
L’ensemble du complexe fut restauré au milieu du XIXe siècle.
Plusieurs aspects architecturaux sont uniques au Wat Phumin, à commencer par la forme de l’Ubosot historique. Il est nommé Ubosot Jaturamuk (อุโบสถจตุรมุข) car il présente quatre porches d’entrées.
Sur un côté, les têtes de Nagas sont positionnées près des escaliers. Leur corps ondulé semble jaillir du côté opposé, comme s’ils supportaient l’édifice.
Quadrillée par des piliers ornés de motifs, la salle forme l’un des plus beaux intérieurs du nord de la Thaïlande.
L’autel s’adapte à la forme du monument en présentant quatre bouddhas, chacun pointant dans la direction d’une porte. Ils effectuent à l’unisson la mudra de la prise de la terre à témoin, la bhûmisparsha-mudrā.
Le chuchoteur
L’aspect le plus connu du Wat Phumin sont les peintures murales réalisées au XIXe siècle.
Ensemble unique flirtant avec l’art naïf, elles représentent des anciennes existences du Bouddha Shakyamuni, les fameux jatakas, ainsi que le folklore local.
Parmi la multitude de détails, deux personnages sortent du lot.
La scène représente un homme murmurant à l’oreille d’un personnage féminin aux traits androgynes. Il est surnommé The Whisperer, soit le chuchoteur. En thaïlandais, le couple est nommé Pu Man Ya Man (ปู่ม่านย่าม่าน)
Cette discussion doit sa renommée à l’allure mystérieuse qui s’en dégage. Que peut-il bien lui dire ?
Devenus des personnages emblématiques de la province, le chuchoteur et sa douce se retrouvent partout à Nan : dans les galeries d’art, dans les cafés tendances, ou en portrait dans certaines habitations.
Parmi la multitude d’individus représentés, on distingue également des Occidentaux.
Leur présence s’explique sans doute car ses peintures furent réalisées au moment où les Français se montraient menaçant dans la région, la province de Nan partageant une frontière avec le Laos.
Artistes taï lü
Ces peintures sont l’œuvre d’artistes taï lü (ou taï lue). Elles présentent d’ailleurs des similitudes avec celles du Wat Nong Bua (วัดหนองบัว), un temple taï lü au nord de la province.
Coordonnées GPS : N 18°46’28 E100°46’18