Petit lexique à parcourir
Si vous avez déjà parcouru ce site internet consacré aux temples en Thaïlande, vous aurez certainement rencontré des mots inconnus du dictionnaire français.
Cet article, sous la forme d’un lexique, vise à vous présenter quelques termes pour vous faciliter, à la fois la lecture des articles, mais aussi à reconnaitre, une fois dans un temple, les éléments que je décris.
Les mots et les noms en thaïlandais, à l’exception des noms de villes, sont reconnaissables dans les articles car ils sont en italique, par ailleurs non accordés selon le pluriel ou le genre.
En plus des traductions, j’explique ici le sens que j’attribue à certains termes français, en premier lieu desquels « temple » ou « Bouddha ».
Temple
Un temple en Thaïlande, un Wat (วัด), est nécessairement un monastère, c’est-à-dire un lieu de culte bouddhiste où une communauté de moines résident.
En résumé, s’il n’y a pas de moines, ce n’est pas un monastère, donc pas un temple. J’utilise ainsi les termes « temple » et « monastère » comme synonyme.
Par extension, le terme Wat peut également faire référence à un lieu de culte déserté par les moines, un Wat Rang (วัดร้าง), ou bien à des vestiges d’anciens temples, tels ceux d’Ayutthaya ou Sukhothaï par exemple.
J’utilise aussi parfois le mot temple pour décrire un sanctuaire animiste ou taoïste.
Bouddha
S’il y a un terme plus complexe que les autres à employer, c’est bien le mot Bouddha.
Dans le bouddhisme, un Bouddha est un être ayant atteint l’Éveil. Il s’agit donc d’un état, un stade.
Ainsi, lorsque j’emploie l’expression « le Bouddha », je fais expressément référence à Siddhartha Gautama, le dernier Bouddha et fondateur de cette religion.
Étant donné qu’il revient souvent dans les descriptions, j’emploie plusieurs noms pour l’évoquer. Par exemple Bouddha Shakyamuni en référence à son clan, le Bouddha historique en référence à son existence, ou Siddhartha Gautama en référence à son nom usuel.
Je l’appelle aussi « le Bienheureux », ou simplement et le plus souvent « le Bouddha » ou « du Bouddha ».
Si je dois faire référence à un autre Bouddha de la croyance bouddhique, je préciserais son nom, par exemple le Bouddha Kassapa.
Bon à savoir, la tradition theravâda compte au total 28 Bouddhas du passé et un Bouddha du futur, Maitreya.
Toujours sur ce terme « Bouddha », lorsque j’emploie l’expression « un bouddha » sans majuscule, je fais référence explicitement à une effigie du Bouddha.
En quelque sorte, « un bouddha » est la version courte de « une sculpture représentant le Bouddha historique ». Si une statue importante représente un autre Bouddha de la tradition, ce qui reste rare, je précise son nom.
Moine
Un moine est un religieux vivant dans un monastère bouddhiste. Pour éviter les répétitions, j’emploie parfois comme synonyme le terme de « bonze ».
Dans le cas d’un moine dirigeant un monastère, un Chao Awat (เจ้าอาวาส) en thaïlandais, j’emploie l’expression d’Abbé en chef.
Par simplicité, si je dois nommer un moine, plutôt qu’utiliser son nom civil ou son nom religieux qui peut être complexe, j’emploie la forme respectueuse Luang Po (หลวงพ่อ), Luang Pu (หลวงปู่), Khru Ba (ครูบา), ou encore Phra Ajahn (พระอาจารย์) ou Ajahn (อาจารย์), suivi du diminutif par lequel il est connu.
Par exemple, Luang Pu Man (หลวงปู่มั่น) est l’un des moines les connus de la région Isan.
Ubosot
Un mot qui revient de manière quasi-systématique dans la description d’un temple est le terme Ubosot (อุโบสถ).
Un Ubosot est un édifice dédié à certains rites religieux. C’est là par exemple que se déroule la cérémonie pour devenir moine ou novice. Par abus de langage, j’utilise parfois l’expression « salle d’ordination » pour désigner un Ubosot.
Le terme Ubosot peut éventuellement être employé sous sa forme soutenue, Phra Ubosot (พระอุโบสถ), ou bien sous sa forme courte : Bot (โบสถ์).
Vous retrouverez régulièrement dans les descriptions un terme régional qui désigne un Ubosot, à savoir un Sim (สิม), ou bien un Sim Isan (สิมอีสาน).
Un Sim se rencontre presque exclusivement au Laos et dans l’une des vingt provinces qui composent la région Isan, le nord-est de la Thaïlande.
Stèles et sphères sacrées
Un Ubosot se reconnaît au sein d’un monastère car il s’agit du seul édifice entouré par des Sema (เสมา), ou des Bai Sema (ใบเสมา), à savoir des stèles. Ces Sema permettent également de différencier un Ubosot d’un Viharn, le prochain terme de ce lexique.
Les Sema délimitent l’emplacement de huit sphères enfouies dans le sol autour de l’Ubosot. Ces boules appelées Luknimit (ลูกนิมิต) visent à sacraliser l’édifice.
Selon l’ancienneté du temple et certains particularismes régionaux, un Ubosot sera plus ou moins facile à distinguer. Par exemple, à Bangkok et ses alentours, l’Ubosot est souvent l’édifice principal, le plus imposant et richement décoré.
À l’inverse, dans le nord du royaume, à Chiang Mai, un Ubosot est souvent discret. Il s’agit généralement d’un petit pavillon logé dans un recoin du monastère ou à l’ombre d’un Viharn.
Dans certains cas, si l’Ubosot n’est pas encore consacré, il ne sera pas entouré par des Sema. Il sera alors délicat à reconnaitre.
Dans certains monastères anciens, un Ubosot moderne peut cohabiter avec un ancien Ubosot, les deux édifices étant entourés par des Sema. Dans ce cas là, le plus récent sera reconnu comme l’Ubosot, le plus ancien Ubosot occupant désormais la fonction de Viharn.
Viharn
Un Viharn (วิหาร), à prononcer Wihan, ou encore un Vihara tel qu’il est parfois employé dans la littérature, ressemble souvent, par bien des aspects, à un Ubosot.
Le meilleur moyen pour distinguer un Ubosot d’un Viharn est grâce aux stèles sacrées, les Sema autour de l’Ubosot.
Si un monastère n’a en théorie qu’un seul Ubosot, ou parfois un ancien et un plus récent comme décrit plus haut, il peut exister de multiples Viharn dans un temple. Dans certains grands monastères du nord de la Thaïlande, on peut compter jusqu’à cinq ou six Viharn !
Le Viharn est le seul édifice auquel je n’ai pas choisi de traduction ou de synonyme. J’utilise ainsi toujours le mot Viharn, raison pour laquelle il s’agit d’un terme qui revient souvent dans les descriptions.
Chedi
Un Chedi (เจดีย์) est le terme thaïlandais pour désigner un stupa, c’est-à-dire une structure, le plus souvent érigée pointant vers le ciel, qui commémore le grand parinirvana, c’est-à-dire la mort du Bouddha, et/ou qui abrite des reliques du Bouddha ou d’un saint bouddhiste.
Par simplicité, j’emploie indifféremment les termes « stupa » et « Chedi ».
J’utilise plus rarement le terme « pagode », si ce n’est pour un temples chinois, ou bien dans le cas d’un stupa dans lequel on peut pénétrer, ce qui n’est pas si commun en Thaïlande.
Dans le nord du pays et en Isan, un stupa peut également être nommé That (ธาตุ). Un Phrathat (พระธาตุ) fait ainsi référence à un stupa abritant des reliques du Bouddha.
Sala
Une Sala (ศาลา) est une salle annexe, parfois en bois ou sur pilotis, où les moines se réunissent pour se détendre, étudier, prier parfois, ou recevoir des fidèles. En d’autres termes, une pièce à vivre.
Quant au terme Sala Kan Parian (ศาลาการเปรียญ), il désigne une Sala en théorie réservée à l’étude en vue du Parian, un examen en langue Pali, la langue liturgique du bouddhisme theravâda.
Si on peut trouver de nombreuses Sala dans un temple, il n’y a en théorie qu’une seule Sala Kan Parian. Dans les temples les plus modestes, une Sala Kan Parian peut même être l’unique Sala.
À l’inverse, certains monastères de la capitale peuvent compter une vingtaine de Sala !
Montop
Un Montop (มณฑป), ou Mondop, peut avoir la même fonction qu’un Viharn mais il a souvent une architecture bien différente.
Généralement, il s’agit d’une structure carrée de taille modeste dotée d’une toiture qui pointe vers le ciel, à l’instar d’un stupa.
Un Montop accueille souvent une empreinte sacrée du Bouddha ou une statue particulière.
Les Montop se rencontrent plus souvent dans les plaines centrales autour de Bangkok, que dans le nord ou le nord-est de la Thaïlande.
En complément de ces termes, vous trouverez d’autres mots en thaïlandais utilisés dans les descriptions, mais ils reviennent plus rarement. Pour cette raison, le plus souvent, je les traduis ou en donne une explication succincte directement dans le texte.