Wat Tham Phra Pha Pong วัดถ้ำพระผาป่อง
Aux confins nord-ouest de la province de Mukdahan, le Wat Tham Phra Pha Pong est logé à l’intersection de trois provinces.
Mukdahan donc, Kalasin et Sakon Nakhon, de sorte que la grande ville la plus proche n’est pas la capitale provinciale Mukdahan, à cent kilomètres de là, mais Sakon Nakhon, à quarante kilomètres au nord.
Si vous imaginiez l’Isan comme une région plate, la zone vallonnée où est située ce monastère vous fera changer d’avis.
Sur place, vous trouvez peu de rizières mais une forêt luxuriante, compacte, l’endroit où la nature a été le mieux préservé sur le plateau de Khorat.
Le Wat Tham Phra Phra Pong est situé au cœur de cette vallée reculée de l’Isan, à l’entrée d’un village, le long de la route qui mène du district de Khao Wong (อำเภอเขาวง) à Sakon Nakhon.
Dès l’entrée du monastère, une Sala accueille les visiteurs.
Elle fait office de sanctuaire, notamment face à la statuette nommée Luang Po Nam Chok (หลวงพ่อนำโชค), ce qui pourrait se traduire par le bouddha qui porte chance.
Dans cette salle sont exposées diverses statues, des amulettes, mais aussi des poteries anciennes excavées dans la région.
Colline à gravir
L’aspect le plus intéressant du monastère reste la colline surplombant la vallée.
Pour accéder au Chedi et au Viharn au sommet, il existe une route, mais elle est étroite et pentue, en somme assez dangereuse.
L’option conseillée est alors d’emprunter l’escalier au cœur de la forêt. J’évalue entre 500 et 800 marches la longueur totale de cette montée. Comptez un gros quart d’heure.
Au pied de l’ascension, l’étrange statue en demi-relief, en photo ci-dessous, est une réplique géante des amulettes du Wat Rakhang (วัดระฆัง), à Bangkok.

Réplique d’une amulette, au pied de l’escalier

L’escalier navigue au cœur de la forêt
Partant du principe que vous êtes arrivés au sommet de l’escalier, sur la droite se trouve la grotte qui a donné le nom au monastère.
En réalité, il ne s’agit pas tant d’une grotte qu’un abri sous la roche. La physionomie des lieux ressemble au Wat Tham Champa Kantalasiwat (วัดถ้ำจำปากันตสีลาวาส), un autre temple au milieu de la nature dans cette jolie province de Mukdahan.
Dans cette cavité, sous la fraicheur des rochers, un bouddha médite sur un siège en forme de fleur de lotus. En théorie, l’endroit est utilisé pour des séances de méditation.

Le bouddha à l’abri sous le rocher
À l’étage supérieur, soit sur le rocher, se trouve le Chedi. Il a été édifié en 1995.
Je ne sais pas si c’est en raison de la chaleur, ou bien de l’énergie dépensée dans la montée, mais j’ai bien cru apercevoir, au premier coup d’œil, une église en lieu et place d’un stupa bouddhiste. Ce mirage s’explique sans doute par la forme atypique de ce dernier.
Dans la continuité, un pavillon à l’air libre édifié en 1999 accueille un bouddha d’une belle envergure. Il est protégé par le serpent nommé Mucalinda dans la cosmologie bouddhique.

Stupa au sommet, édifié en 1995
Le Wat Tham Phra Phra Pong est un lieu agréable et reculé, au cœur de la nature. Peu connu, vous aurez toutes les chances d’être seul au monde pour le visiter.
Si le cœur vous en dit, vous pourrez même, avec un peu de courage et de volonté, continuer le chemin dans la montagne où d’autres grottes sont dispersées, du moins d’après un panneau sur place.
Coordonnées GPS: N 16°52’9 E104°9’41